L’Ancien Manège de Saint-Léger a été construit entre 1828 et 1829 à l’initiative du Gouvernement, par l’architecte François Brollet. La composition du bâtiment suivait le canon des bâtiments militaires du début du XIX siècle, avec une arène couverte au centre de la construction, flanquée de deux bâtiments longitudinaux inférieurs utilisés comme écuries. La différence de hauteur permettait à l’espace central d’être éclairé par une série de hautes fenêtres, également utilisées pour ventiler les combles au-dessus de l’arène. Une rotonde semi-circulaire, déterminant l’entrée principale et la maison pour l’écuyer, complète le volume central. Quatre tours qui abritaient des espaces secondaires définissaient les angles du bâtiment.

Suite à la popularité croissante de la voiture et le rejet des activités équestres dans le centre-ville, en 1930, il se transforme en un garage. Pour augmenter sa capacité de stationnement des véhicules, le bâtiment a été considérablement transformé en 1950 suite au projet de l’architecte Jean Camoletti. L’introduction de deux dalles de béton et d’un système de rampes d’accès aux étages supérieurs a modifié la configuration spatiale du bâtiment. Deux nouvelles grandes ouvertures redéfinissent la façade de la rotonde et un nouveau volume pour les rampes modifie la composition de la façade sur la rue Saint-Léger.

Le point de départ du projet est la compréhension de la configuration spatiale et constructive de l’Ancien Manège, pour sa transformation en un bâtiment civique, avec un minimum d’intervention lourde afin d’accueillir un programme public varié, notamment une crèche, une maison de quartier, un restaurant scolaire et une ludothèque.

Le projet propose la réutilisation des éléments structurels et constructifs, combinés avec des démolitions choisies, sorte de points de repères et ajouts minimaux, utilisant les qualités atmosphériques, architecturales et thermiques des différentes parties du bâtiment. Il tente de rendre compatible l’optimisation de l’enveloppe thermique et la conservation des valeurs patrimoniales du bâtiment. Afin de minimiser l’intervention sur les structures en bois existantes, les combles existants ventilés sont conservés et dissimulés derrière un nouveau plafond suspendu comprenant l’isolation thermique. Le caractère des ajouts et l’utilisation du bois comme matériau principal permet d’éventuelles modifications futures selon les utilisations du bâtiment et la compréhension de l’intervention comme une nouvelle étape du processus de transformation de l’Ancien Manège.